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144 MEMOIRES OE PIERRE BE LESTOILE.
Saint-Germain de l'Auxerrois, comme le plus subira de tous, donna conseil de se saisir de ceux qu'on verroit rire, et que c'estoient politiques; et qu'il faloit assommer et trainer à la riviere tous ces demandeurs de nouvelles qu'on voiioit assemblés aux coins des rues. Le curé de Saint-Gervais dit qu'il ne faloit plus.parler de billets, qu'il leur vouloit attacher au. col, pour les envoyer à Rouen par eau porter des nouvelles. Quant au commun peuple qui voiioit qu'on ne le repais-soit que de baies et de politiques, et que tout le secours qu'on leur promettoit n'estoit que vent, mesdisoit à plaine bouche du duc de Maienne, et le donnoit au diable avec la guerre, nonobstant les sermons de leurs curés et prédicateurs, dont ils estoient tout herses, et commençoient à ne plus gueres s'en soucier : ne se souciants qui le gaingnast, pourveu qu'on les mist en repos. Mais il n'i avoit point de puissance : car ceux qui le gouvernoient, qui estoient cinquante coquins qui commandoient à cinquante mil hommes, se moquoient de tous leurs discours. Bien estoient ils mal contens du duc de Maienne, et ne se pouvoient tenir d'en mal parler; et s'ils eussent peu, l'eussent volontiers changé. Les prédicateurs aussi estans marris de ce qu'il n'avoit secouru Chartres, lui donnoient des coups de beq en leurs chaires. Et en leur privé, quand ils estoient retirés avec les Seize, disoient que ce n'estoit qu'un gros pourceau qui s'endormoit auprès de sa p.....; et que mes
qu'il eust (0 le ventre à table et escuelle bien profonde, que c'estoit ce qu'il lui falloit; et qu'il n'eust sçeu faire la guerre qu'aux bouteilles.
Le lundi aa du mois d'avril, M. de Lenoncour,
(-) Mit qu'il eust: pourra qu'il eût.
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